Objectif de la mission: La mission avait pour objectif d'apporter un appui au programme de génétique et plus particulièrement: 1. à la réflexion sur la poursuite des actions engagées avec le Parcob; 2. à la thèse d'Emmanuel Sékloka mais également à celle de Moussibaou Djaboutou et au travail réalisé dans le cadre de l'Action Thématique Programmée du Cirad Herinat; 3. à l'organisation de l'atelier d'évaluation des lignées; 4. à l'organisation de l'atelier Sélection Participative de mars 2005.
International audience ; Participatory approaches have become de rigueur in research for development. A goal of many participatory projects is to generally empower beneficiaries, beyond the scope of the immediate project. The technical and organizational learning, the social contacts, and the prestige that result from participation continue to serve beneficiaries after the end of a project. These benefits would accrue more in projects with higher levels of participation. However, in the event of a premature end or an ostensible failure, how are beneficiaries of highly participatory projects affected? Based on experiences with participatory research-development projects in four villages in Benin, this paper discusses the possibility of a "participatory depression", that is to say an intense disillusionment or sense of abandonment experienced by local participants of projects in which institutional actors fail to fulfill their responsibilities. The forging of close relationships between researchers and beneficiaries means that any incompletion of objectives is charged with personal overtones. A failed participatory project can thus do much to harm the trust of beneficiaries. The article shows that this disillusionment is stronger if participating groups exclude other community members during the project. The authors conclude by recommending a participatory ethic for researchers, based on responsible project completion and sincere commitment to the participatory process.
La dépression participative : un avertissement pour les approches d'investigation participative. Les approches participatives sont devenues la norme en recherche - développement. Outre les objectifs techniques immédiats, elles prétendent contribuer au renforcement et à l'autonomisation des participants. L'apprentissage technique et organisationnel, les liens sociaux, l'amour de soi ou le prestige qui résultent de la participation continueraient d'avoir des retombées positives sur les bénéficiaires une fois le projet achevé. Dès lors, on peut penser que les bénéfices sont liés à l'intensité de la participation mise en oeuvre. Mais qu'en est-il des nombreux projets qui ne bénéficient pas d'une fin " normale " : échec, arrêt précoce, suspension etc. En se basant sur une enquête qualitative conduite dans quatre villages du Bénin ayant bénéficié de projets affichés " participatifs ", cet article émet l'hypothèse d'une " dépression participative ", c'est-à-dire une désillusion intense ou un sens d'abandon ressentis lorsque les acteurs institutionnels n'ont pas été au terme de leur engagement. Les participants, chercheurs ou bénéficiaires, nouent des relations personnelles, voire affectives, qui sont altérées en cas d'échec, ce qui entraîne une perte de confiance en soi et en l'autre. L'article montre aussi que ce sentiment est plus vif lorsque les bénéficiaires se sont isolés de leur communauté pendant le déroulement du projet. En conclusion, les auteurs recommandent une éthique de la participation pour les chercheurs, fondée sur l'engagement personnel mais aussi institutionnel et le respect des partenaires locaux.
International audience ; Participatory approaches have become de rigueur in research for development. A goal of many participatory projects is to generally empower beneficiaries, beyond the scope of the immediate project. The technical and organizational learning, the social contacts, and the prestige that result from participation continue to serve beneficiaries after the end of a project. These benefits would accrue more in projects with higher levels of participation. However, in the event of a premature end or an ostensible failure, how are beneficiaries of highly participatory projects affected? Based on experiences with participatory research-development projects in four villages in Benin, this paper discusses the possibility of a "participatory depression", that is to say an intense disillusionment or sense of abandonment experienced by local participants of projects in which institutional actors fail to fulfill their responsibilities. The forging of close relationships between researchers and beneficiaries means that any incompletion of objectives is charged with personal overtones. A failed participatory project can thus do much to harm the trust of beneficiaries. The article shows that this disillusionment is stronger if participating groups exclude other community members during the project. The authors conclude by recommending a participatory ethic for researchers, based on responsible project completion and sincere commitment to the participatory process.
Le colloque scientifique international organisé à Bamako du 15 au 18 mai 2007 sur la gestion des ressources génétiques agricoles en zone de savanes d'Afrique de l'Ouest a réuni un public composé pour deux tiers de chercheurs et pour un tiers de paysans et techniciens d'organisations non gouvernementales (ONG). Trois tables rondes y ont été organisées avec l'objectif de donner spécifiquement la parole aux producteurs, de favoriser les confrontations de leurs points de vue avec ceux de l'auditoire, de " brasser " les connaissances sur trois thèmes de débat : i) la place des paysans et des organisations paysannes dans les schémas de création et sélection variétale ; ii) leur rôle dans la multiplication et diffusion des semences pour le maintien et conservation in situ de l'agrobiodiversité ; iii) le partage des savoirs pour construire de nouvelles connaissances pour la gestion de la biodiversité. Cet article reprend, en trois parties, les points majeurs autour desquels les interventions des paysans et des chercheurs se sont organisées. Après avoir développé la méthode de conduite des tables rondes, il fait état du chemin que les paysans estiment avoir parcouru ces dernières années, de la perception qu'ils ont de leur place dans les processus de création et sélection végétale. Il aborde ensuite les interrogations des chercheurs sur les enjeux de la sélection participative et s'interroge sur les limites d'une gestion paysanne de l'agrobiodiversité. Les échanges sur le partage des savoirs pour construire de nouvelles connaissances pour la gestion de la biodiversité ont abordé la notion du partage plus sous l'angle de sa signification que méthodologique. La construction de ce partage amène à repenser la distribution des rôles et des tâches dans un travail partenarial. Dans la dernière partie, sont discutés la portée réelle de ces tables rondes et les moyens à mettre en oeuvre à l'avenir pour passer de moments d'échanges d'idées à des séances de vrais débats.
La plupart des approches de sélection intègrent des dispositifs participatifs qui ne sont pas toujours identifiés ou qualifiés comme tels. Cinq sélectionneurs, spécialistes de l'amélioration du café, du coton, de l'hévéa, du palmier et du sorgho, se sont penché sur les programmes de sélection qu'ils ont eu à conduire au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, au Costa Rica, en Côte d'Ivoire, en Indonésie et en Thaïlande. Cet article est une synthèse de leur analyse et des leçons qu'ils tirent pour raisonner la participation des non sélectionneurs. La stratégie participative du sélectionneur est induite par des facteurs biologiques et sociaux: (i) la biologie de la plante; (ii) l'existence, chez les producteurs, les transformateurs ou les consommateurs, de connaissances ou de savoir-faire qui ne sont pas faciles à identifier et à reproduire sur station et par dessus tout; (iii) la manière dont les acteurs sont organisés et dont leurs intérêts particuliers sont représentés lors des prises de décision collectives. Les acteurs qui s'impliquent le plus dans les programmes de sélection sont ceux qui ont des intérêts directs à faire valoir, qui sont capables d'exprimer une demande claire et qui peuvent mobiliser des moyens, financiers ou politiques, pour peser sur les orientations de la recherche. Les sélectionneurs font le plus souvent appel à eux pour connaître leurs préférences et leurs critères, pour évaluer du matériel génétique ou pour le diffuser. Ces acteurs contribuent rarement à la création de variabilité génétique ou à la sélection dans du matériel en ségrégation. En général, la participation des acteurs dans les programmes de sélection est un élément favorable à la diffusion des résultats de la sélection. En conséquence, les sélectionneurs doivent s'interroger sur l'intérêt de stratégies plus participatives en particulier (i) lorsque les intérêts des acteurs sont difficiles à caractériser (nombre ou diversité) ou contradictoires et (ii) lorsque des changements institutionnels remettent en cause les organisations, les relations et les représentations existantes. Pour cela, ils doivent disposer d'outils d'analyse développés par les autres sciences, techniques ou humaines.
International audience ; Participatory plant breeding research may be hampered by the fact that results that have been obtained in very specific localized settings cannot be disseminated and scaled. Varietal innovation platforms aim to overcome this problem by ensuring that the viewpoints of people involved in assessments are representative of broad interest groups and that assessment results will be validated and disseminated by an organization. Each platform is designed as a sociotechnical scheme consisting of a five-member steering committee (SC), a club with a membership of 25 local users and experts (CLUE), a common varietal test plot and a network of around 15-20 on-farm plots. The aim is to describe, evaluate and disseminate improved varieties to target groups of stakeholders faced with the same environmental, agricultural and socioeconomic constraints. Partnerships between all of these stakeholders are set up, organized and managed according to six principles outlined in a charter—legitimacy, competence, efficiency, democracy, solidarity and transparency. Two experimental platforms were set up in the villages of Zé and Tori-Bossito, in southern Benin, to assess plantain varieties released by the Centre africain de recherche sur le bananier et le plantain (CARBAP). These platforms were monitored 20 months following their creation. The survey showed that the two platforms had successfully carried out all of their initially planned activities. The CLUEs identified four interesting varieties. The survey focused on the future plans made by SC and CLUE members to tap the benefits of knowledge acquired during 18 months. It showed that: (i) their plans provided conditions favorable for varietal dissemination and scaling, (ii) SC plans were based on transfer of the platform scheme whereas the CLUE plans were based on varietal dissemination, and (iii) the Tori plan was collective while the Zé plan was more individually focused. Our analysis highlighted that the respect of the legitimacy, skill and solidarity ...
International audience ; Participatory plant breeding research may be hampered by the fact that results that have been obtained in very specific localized settings cannot be disseminated and scaled. Varietal innovation platforms aim to overcome this problem by ensuring that the viewpoints of people involved in assessments are representative of broad interest groups and that assessment results will be validated and disseminated by an organization. Each platform is designed as a sociotechnical scheme consisting of a five-member steering committee (SC), a club with a membership of 25 local users and experts (CLUE), a common varietal test plot and a network of around 15-20 on-farm plots. The aim is to describe, evaluate and disseminate improved varieties to target groups of stakeholders faced with the same environmental, agricultural and socioeconomic constraints. Partnerships between all of these stakeholders are set up, organized and managed according to six principles outlined in a charter—legitimacy, competence, efficiency, democracy, solidarity and transparency. Two experimental platforms were set up in the villages of Zé and Tori-Bossito, in southern Benin, to assess plantain varieties released by the Centre africain de recherche sur le bananier et le plantain (CARBAP). These platforms were monitored 20 months following their creation. The survey showed that the two platforms had successfully carried out all of their initially planned activities. The CLUEs identified four interesting varieties. The survey focused on the future plans made by SC and CLUE members to tap the benefits of knowledge acquired during 18 months. It showed that: (i) their plans provided conditions favorable for varietal dissemination and scaling, (ii) SC plans were based on transfer of the platform scheme whereas the CLUE plans were based on varietal dissemination, and (iii) the Tori plan was collective while the Zé plan was more individually focused. Our analysis highlighted that the respect of the legitimacy, skill and solidarity principles was most required to expect successful dissemination of the results obtained on the platforms.
International audience ; Participatory plant breeding research may be hampered by the fact that results that have been obtained in very specific localized settings cannot be disseminated and scaled. Varietal innovation platforms aim to overcome this problem by ensuring that the viewpoints of people involved in assessments are representative of broad interest groups and that assessment results will be validated and disseminated by an organization. Each platform is designed as a sociotechnical scheme consisting of a five-member steering committee (SC), a club with a membership of 25 local users and experts (CLUE), a common varietal test plot and a network of around 15-20 on-farm plots. The aim is to describe, evaluate and disseminate improved varieties to target groups of stakeholders faced with the same environmental, agricultural and socioeconomic constraints. Partnerships between all of these stakeholders are set up, organized and managed according to six principles outlined in a charter—legitimacy, competence, efficiency, democracy, solidarity and transparency. Two experimental platforms were set up in the villages of Zé and Tori-Bossito, in southern Benin, to assess plantain varieties released by the Centre africain de recherche sur le bananier et le plantain (CARBAP). These platforms were monitored 20 months following their creation. The survey showed that the two platforms had successfully carried out all of their initially planned activities. The CLUEs identified four interesting varieties. The survey focused on the future plans made by SC and CLUE members to tap the benefits of knowledge acquired during 18 months. It showed that: (i) their plans provided conditions favorable for varietal dissemination and scaling, (ii) SC plans were based on transfer of the platform scheme whereas the CLUE plans were based on varietal dissemination, and (iii) the Tori plan was collective while the Zé plan was more individually focused. Our analysis highlighted that the respect of the legitimacy, skill and solidarity principles was most required to expect successful dissemination of the results obtained on the platforms.
Dans ce chapitre, les auteurs font valoir que la coopération scientifique sur la sécurité alimentaire, nutritionnelle et l'agriculture durable entre l'Afrique et l'Union européenne fait encore face à deux défis majeurs : d'une part, la mise en pratique de solutions innovantes est encore en retard; d'autre-part, cette coopération doit évoluer vers des partenariats de long terme, construits autour d'une gouvernance partagée. La sécurité alimentaire et nutritionnelle est soumise à des contraintes structurelles, socio-économiques, politiques et même environnementales qui, pour être levées, nécessitent d'importantes collaborations entre tous les acteurs de la société et dans divers secteurs d'activités, incluant la recherche et l'innovation. Les asymétries dans la coopération euro-africaine s'atténuent, mais elles doivent disparaître pour mieux contribuer à la réalisation des objectifs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique subsaharienne. Les auteurs soulignent le rôle stratégique que les pays africains peuvent jouer en diversifiant leur coopération notamment avec les pays européens moins présents dans les relations entre les deux continents et en promouvant des modèles de coopération innovants pour élaborer et développer des solutions concrètes aux problèmes alimentaires, nutritionnels et environnementaux sur la scène mondiale.